Baudouin prit un bon air jovial, les deux gardes, bien que méfiants avaient l'air sympathique. Il leur fit un grand sourire et une petite pirouette.
D'où viens-tu, étranger? Et quel est ton nom?
L'ancien soldat fit mine de prendre un air très réfléchit.
D'où je viens? Mais de partout messire! Des confins des royaumes, j'ai vu monts et merveilles, la beauté des femmes d'Orient, la richesse des leurs demeures, j'ai vu la guerre et le sang! Ah je puis vous en conter mes amis!
Je me nomme Galant, le Gai Luron, pour vous servir et pour servir vostre maistre et sa maisonnée! J'aime les coins reculés où mes pairs ne se rendent point! Aucune maison ne devrait être délaissée par nous autres troubadours!
Grâce au Très-Haut, Baudouin avait reçu quelques dons du ciel. Son éducation noble lui avait donné un certain raffinement, une connaissance des instruments et de nombreuses chansons de geste qu'il n'avait pas oubliées malgré sa vie guerrière. Qui plus est, ces années passées l'épée en main ne lui avaient pas été inutiles, lors de ces voyages il avait découvert certains arts du chants et de l'enjolivement qui pouvaient tout à fait accréditer sa version de troubadour. En bref, il s'amusait bien et se sentait fort bien dans ce rôle de fortune. Il fallait désormais qu'il puisse en apprendre assez et qu'il tente de la retrouver. Tout et surtout, ses sens aiguisés, lui assurait qu'elle se trouvait en ces lieux.